Après plusieurs jours de pluie, le beau temps était finalement revenu, et celui-ci semblait ne pas vouloir faire les choses à moitié. Le ciel était d'un bleu cyan, sans aucun nuage pour cacher le moindre rayon de Soleil. Autant dire qu'à cette heure-ci, un petit nuage, même minime, aurait fait du bien, car ce sont dans ces horaires-là que l'étoile tape le plus, provoquant souvent des coups de Soleil sur ces personnes pensant inconsciemment juste bronzer. Cela dit, on pouvait sentir que cette chaleur et cette luminosité faisait grand bien aux arbres de la cour, ceux ci semblait renaître, avec cette belle couleur verte que prenaient leur feuillage.

La cour était grande, le sol, parsemé de briques à l'européenne, dont la couleur tournait à l'orange renvoyait la lumière, ce qui provoquait des maux de yeux et pas la suite de tête aux personnes qui restait trop longtemps à l'extérieur, d'autant plus que les murs clairs des bâtiments reflétaient toute cette clareté, ce qui expliquait très probablement l'absence d'élève dans la cour. Ceux-ci étaient sûrement partis manger à la cafétéria, histoire de profiter de la clim', ou bien partis manger à l'ombre et profiter du peu de courant qu'il pourrait y avoir.


Mon taxi arriva enfin devant le portail de l'école. Oui, un taxi, et non pas une voiture, mes parents étaient bien trop occupés au travail pour m'accompagner. Ce qui n'était absolument pas le cas au moment de mon inscription ici, en cours d'année. Arriver en cours d'année scolaire, mais quelle idée aussi ! D'ailleurs, comment cela se fait-il qu'une école aussi réputée m'accepte alors que mes notes étaient simplement moyenne ? J'avais beau avoir posé la question au proviseur, celui-ci n'avait jamais daigné me répondre.

"Vous êtes arrivée, mademoiselle."

Je l'avais bien remarqué. Mais je savais qu'avec un tel Soleil, il ferait chaud, très chaud. J'aurai aimé continuer préféré rester à l'intérieur du taxi pour profiter de la clim' moi. Aaah, la climatisation, une magnifique invention que celle-ci, je remercierai jamais assez ceux qui l'ont créé.

Après avoir soupiré, j'ouvris la porte. Une chaleur étouffante s'engouffra dans le véhicule. J'avais eu raison de vouloir rester dans la voiture, il faisait vraiment chaud. Je me mis à espérer un vendeur de glace dans la cour, mais je me doutais que c'était impossible. Quelle école embaucherait un vendeur de glace ?

Je sortis de la voiture, une main en visière pour protéger mes yeux clair de la luminosité. Pourquoi n'avais-je pas pris ma paire de lunettes de Soleil ? Bon, eh bien, voila une première chose à acheter quand j'en aurai le temps. Le chauffeur sorti à son tour du taxi et me sorti mon gros sac sur roulettes de vêtements. J'espère en avoir pris suffisamment. Bah, on verra bien. Au pire, j'irai en acheter le jour où j'irai me prendre des lunettes. Et pourquoi pas un chapeau aussi. Je sorti la monnaie de ma poche et la lui tendit. Il prit la somme qu'il lui fallait, puis reparti, ce qui fit que je me retrouvais maintenant seule.

Munie de mon sac à roulettes, j'avançais, un peu trop bruyamment à mon goût, voila pourquoi j'avais toujours eu horreur de ces sacs. Il n'y avait personne dans ma ligne de mire. Tant pis. Je me dirigeais vers la porte qui menait au hall d'entrée, et, une fois à l'intérieur, posai mon sac, soufflai, tout en m'essuyant le front et en m'asseyant sur mon sac maintenant allongé sur le sol.

"Trop chaud... Je suis déjà fatiguée avec cette chaleur..."

À l'entrée du hall, tout juste au seuil de la porte massive, se tient Ézéchiel, assis sur un tabouret de bois. Le jeune homme n'émet aucun bruit, autre que le doux bruissement de son pinceau quand ce dernier entre en contact avec le lin de la toile posée sur le chevalet face à lui. Il a fait le meilleur choix possible pour son installation: le fait d'être à cheval entre l'intérieur et l'extérieur lui permet d'être au frais et à l'ombre, tout en ayant la possibilité de peindre la cour. Aujourd'hui, il a opté pour une très longue chemise bordeaux et pour un jean noir, afin d'être à l'aise dans ses mouvements et de ne pas être gêné par la chaleur ou sali par sa peinture - il n'a pas l'habitude de se vêtir de la sorte mais soit. Ses cheveux sont attachés dans un chignon complexe et explosé, réalisé avec quelques-uns de ses pinceaux à aquarelle - vu qu'il ne les utilise pas aujourd'hui. Bref, Ézéchiel profite de son temps libre pour peindre, pour ne pas changer. Et cette fois c'est la cour.

La cour principale. Des arbres fleuris et vigoureux, aux troncs imposants mais aux feuilles d'un vert si doux qu'il brille dans les yeux du blond. Il se doit de le saisir. Ce beau sinople qui se mêle au bleu du ciel dans une harmonie quasiment parfaite. Ces variations de couleur et cette brillance qu'apporte le soleil. Cette suave mélodie que lui murmure le vent, comme pour dire "peins-les, je te mets au défi de les peindre et de reproduire toutes les sensations qui t'enivrent à cet instant".

Oui, Ézéchiel peindra ce qu'il voit et ce qu'il ressent. Ce qu'il ressent, c'est une étrange sérénité, une étrange douceur que lui communiquent les arbres. En les voyant, il a envie d'oublier toutes les préoccupations qui l'étreignent d'ordinaire. Et il se doit de relater tout ceci dans sa toile. Quand il la verra une fois terminée, il devra ressentir cette même douceur, et ce même s'il n'est plus dehors. Et il y arrivera, parce que c'est Ézéchiel.

Quand soudain, une ombre se dresse et recouvre un coin de sa toile. Un grondement sinistre interrompt la sérénade des végétaux. Il stoppe le mouvement de son pinceau, intrigué, et il scrute les alentours du regard pour voir ce qui trouble ainsi la plénitude de ce moment. Il aperçoit alors une jeune fille plutôt menue, à la courte chevelure châtain, une valise à roulettes à la main, qui s'apprête à entrer dans le hall. Oh, ce n'est que ça. Une élève visiblement nouvelle. Il avait presque cru à un orage, aussi improbable soit-il. Une fois l'ombre déplacée, le jeune homme reprend son activité, affichant un air imperturbable et tranquille. Reste à espérer que cette nouvelle élève n'est pas du genre agaçant...

Malgré la fatigue causée par la chaleur, je me décidais à me lever, mettre mon gros sac dans un coin du hall, avec un morceau de papier accroché dessus par un ruban adhésif, où j'inscris mon nom, à défaut de mon numéro de chambre, celui-ci ne m'ayant pas encore été attribué la veille de mon départ, avec grand espoir que le lycée n'avait dans son enceinte aucun voleur.

Habillée d'une robe de velours rouge, courte mais à manches longues, avec de la dentelle noire au niveau du bas, du col et des manches, d'une paire de chaussettes longues, très longues, m'arrivant aux cuisses, noires et ornée d'un ruban d'un tissus semblable à du velours rouge, ainsi qu'une paire de ballerines simples et noires, on ne peut pas dire que j'avais bien choisie ma tenue, mais en partant si tôt ce matin, je n'avais absolument pas pensé que l'Été arriverait d'un coup.

Je pris mon courage à deux mains et me décida de passer la porte et de ressortir dans la cour. Une fois dehors, je balaya le paysage du regard, une main en visière. Là. Une silhouette habillée de façon il me semblait de façon masculine, assise devant quelque chose qui ressemblait à un chevalet. Je soupirai de soulagement. Finalement, je n'étais pas seule. Je décida alors alors de me diriger vers lui, et puis, pourquoi pas, apprendre à le connaître ? Je ne comptais pas rester seule durant toutes les journées de ma scolarité. Plusieurs bons mètres nous séparait. Peut-être devrait je retourner dans le hall prendre l'une de mes ombrelles qui se trouvait dans mon sac ? Aussi pensé, aussi tôt fait ! Marcher avec un peu d'ombre, par cette chaleur, ce n'était pas négligeable. M'approchant, je vis que c'était bien une jeune homme, plutôt fin. Beaucoup de filles devaient jalouser la finesse de ses traits. Quand à ces cheveux... Soit c'était un Asiatique décoloré, soit il était étranger. La curiosité commençait à me titiller. Je regardais discrètement la toile qu'il avait commencé à peindre, au vue des couleurs qu'il avait déjà utilisé, ce serait probablement un paysage, mais peut-être avais-je tort ? Je pris alors la décision d'engager la discussion avec ce sujet là, en priant télépathiquement qu'il comprenne le Japonais.

"Que peins-tu ?"

Ézéchiel a déjà bien entamé son oeuvre quand il sent une présence derrière lui. Des pas légers, les mêmes que tout à l'heure. La nouvelle élève doit sûrement s'approcher de lui pour l'aborder. Bon, surtout, rester concentré sur sa peinture, pour ne pas faire de faute. Les yeux turquoise du jeune homme demeurent donc posés sur le lin qui verdit peu à peu, sans aller une seule fois à la rencontre de la jeune fille derrière.

Cette dernière semble s'être arrêtée, et son ombre, désormais immobile, recouvre le champ de vision du blond sans pour autant aller jusqu'à la peinture.

- Que peins-tu ?

Très bien. Elle entame une conversation dans laquelle il sera possible pour Ézéchiel de répondre sans quitter sa toile. Il ne bouge donc pas d'un iota, et, tout en peignant, il répond d'une voix douce et posée - comme à son ordinaire bien que cette fois moins froide.

- Lève la tête.

HS: Bon désolée ma réponse est courte ;u;

"Lève la tête."

Le jeune homme parlait donc Japonais. Et d'une voix plutôt posée d'ailleurs, celle-ci avait un petit "grain" différent des voix asiatiques, ce qui m'étonna, ayant rarement l'occasion de parler avec des étrangers parlant Japonais. C'était agréable.

Comme il me le demanda, j'agis en conséquence, et leva les yeux par dessus le chevalet. J'avais donc raison : c'était bien le paysage qu'il était en train de peindre. Un paysage verdoyant et plein de vie. J'avais plutôt hâte de voir ce que donnerait sa peinture une fois finalisée.

"Habituellement, tu es plutôt peinture abstraite ou au naturaliste ? Ou même un total autre genre ? Je ne m'y connais pas tellement en art de la peinture à vrai dire..."

Une chose m'interloqua. Il peignait en plein Soleil. Plutôt que de préférer l'ombre des arbres, il avait préféré se mettre comme ça, en plein milieu d'une zone de pelouse sans arbre. Et sans chapeau. Il n'avait pas peur de prendre de prendre de coups de Soleil ? D'autant plus qu'il ne semblait pas avoir pris de quoi se réhydrater en cas de besoin. Ou bien peut-être que dans son pays natal, c'était ainsi, et que son corps s'était maintenant habitué ? J'étais plutôt tenter de lui poser la question, mais c'était sûrement un peu trop indiscret, après tout, on ne se connaissait pas. Bien que nous étions aujourd'hui devenu camarade dans cette école.

Soudain, un bruit d'horloge retenti. Déjà trois heures de l'après-midi, et un bon quart d'heure que j'étais arrivée. J'attendis une quelconque réaction de la part du jeune homme pour savoir que faire. Avait-on cours aujourd'hui ? Et si oui, cours de quoi, et où ? Autrement, était-ce un jour de temps libre ? Ou bien la pause était terminée ? Je n'en savais rien. Lors de mon rendez-vous avec le directeur le mois précédent, finalement, il ne m'avait pas expliqué tellement le fonctionnement du lycée. Je ne connaissais pas mes cours, ma chambre, ma classe... Juste l'adresse de l'école en fait.

[Don't worry, j'espère que mes prochains postes t'inspiront plus ;)]

- Habituellement, tu es plutôt peinture abstraite ou au naturaliste ? Ou même un total autre genre ? Je ne m'y connais pas tellement en art de la peinture à vrai dire...

Ezéchiel laisse l'écho porter la phrase de la jeune fille jusqu'à lui, puis jusqu'à la peinture. À ton avis, peinture, as-tu un genre ? Lui-même ne se pose pas la question du mouvement qui pouvait l'inspirer en ce moment - et pourtant il les connaît très bien. Aujourd'hui, il se contente d'immortaliser. De conjuguer forme et fond. De peindre ce que voient ses yeux et ce que voit son cœur. Et s'il y a un nom pour le type de peinture qu'il exécute, il lui viendra aux lèvres lorsqu'il aura achevé son tableau.

Il n'empêche que cette demoiselle a une belle voix. Une bonne manière de se poser des questions. Une certaine politesse, sans tomber dans l'excès. Une fluidité dans sa diction, même lors d'une première rencontre. Une fille au naturel derrière les rubans et le look ostentatoire. S'il fallait parler en termes de clans, le blond la verrait bien chez les Léto. Parce qu'il y a un peu de tout chez les Léto mais il y a beaucoup de gens simples et sympathiques qui trompent de par leurs apparences. Il ne doit pas être désagréable de converser avec une personne comme elle, même s'il s'avère qu'ils ne sont pas du même monde. Alors il veut bien tenter l'expérience, même s'il n'est pas très doué pour la socialisation.

Il use donc à nouveau de sa voix calme, aux accentuations méticuleusement placées, à la précision des plus fines, à la parfaite fluidité. Une voix presque irréelle, et pourtant la sienne quand il la maîtrise.

- Hm... Je ne fais d'abstrait que les mauvais jours. Pour le reste, cela dépend de ce que je veux faire...

L'abstrait. L'absence de figuration. L'expression de l'intériorité dans sa forme la plus pure. Le manque de tout. L'incompréhension, mais parfois l'harmonie hasardeuse entre deux taches de couleurs, parfois des émotions qui surgissent et qui vous sautent à la gorge. Parfois le vertige devant une toile que l'on roue de coups de pinceaux frénétiques et incontrôlés. L'incontrôlable. Ce qu'il détestait ça ! Il laisse volontiers cela à son frère. Oui, l'abstrait lui va à ravir. Ezéchiel, lui, peint des éléments qui parlent à ses spectateurs de choses que l'on retrouve ailleurs qu'en lui-même. Ses secrets, par définition, il les garde. Sûrement parce qu'il a peur de ce qui se passerait si un jour ils venaient à éclater au grand jour... Si l'intérieur devenait extérieur... Déjà que l'épisode Castor et Pollux avait fait naître tout un tas de questions sur son frère et lui... Bon ! Cela suffit ! S'il se laisse entraîner dans les méandres de son âme il n'arrivera pas à reproduire strictement ce qu'il voit et ce qu'il ressent face à la cour !

Ayant comme perdu conscience quelques secondes, Ezéchiel secoue discrètement la tête pour retrouver ses esprits et il reprend son tableau. Une chance qu'il ne soit pas mis à peindre n'importe quoi durant son absence... Il ne doit pas s'absenter. Pas maintenant. Il ne doit pas laisser son frère gâcher encore une de ses œuvres.

Il reprend toute sa concentration et poursuit sa peinture, les sourcils légèrement froncés. Surtout, ne plus se laisser distraire. Être vigilant même pendant la conversation - surtout pendant la conversation vu ce qu'il vient d'arriver.

"Hm... Je ne fais d'abstrait que les mauvais jours. Pour le reste, cela dépend de ce que je veux faire..."

Ironiquement, la réponse qu'il me donna était plutôt... Abstraite. Que voulait-il dire par "mauvais jours" ? Les jours de mauvais temps, ou bien les jours où il se levait du pied gauche. Le jeune homme dont le nom m'était pour le moment inconnu ne semblait pas tellement bavard, ou alors, simplement concentré sur sa toîle, je ne savais pas trop. En tout cas, la sonnerie de l'horloge n'avait pas l'air de l'avoir dérangé.

Voyant que je lui faisais un peu d'ombre sur la peinture qu'il produisait, je décidais de m'asseoir près de lui afin de ne pas le gêner. L'herbe, plutôt confortable, m'apaisa automatiquement. Machinalement, j'enlevais mes ballerines, m'allongea sur la pelouse, les bras croisés sous la tête, et ferma les yeux. Ce calme... C'était tellement agréable. Avec ces oiseaux qui gazouillaient joyeusement, ce petit vent qui vous passe sur le visage, le Soleil et ses chaleurs qui vous enveloppent tout le corps. Je pourrais facilement m'endormir, posée ainsi, mais j'espérais garder une oreille ouverte, en cas où que le jeune homme désirerait me parler, peut importe le sujet. Par contre, avec sa voix grave et posé, je croisais les doigts pour que ce ne soit pas le détail qui me ferait m'assoupir.

"Dis-moi, à mon inscription à l'école, on m'a fait passé un test. Je ne sais pas qui était cette personne, si c'était un élève où quelqu'un du personnel, mais il m'a dit que suite à mes résultats, je ferai parti des Léto. C'est quoi un Léto au juste ?

Vaincre cette envie de dormir... Peut importe le moyen. Mais il ne fallait pas que je m'endorme, le jeune homme ne me connaît pas. Imaginons, je ronfle ? Ou je bave ? De quoi aurais-je l'air ? Donner une telle première impression de soi, ça ne serait pas glorieux, loin de là. Puis, d'un coup, je me mis à bailler, certes, je mis la main devant ma bouche, mon camarade n'a guère besoin de voir mes amygdales. Ce calme est vraiment trop agréable je crois. Je pourrais rester des heures ainsi...

La peinture se poursuit et prend peu à peu forme. Malgré ses airs calmes, Ézéchiel a une certaine rapidité d'exécution - l'habitude sans doute. Sur cette toile se projette progressivement un paysage ensoleillé bien connu de celui qui la recouvre. Il lance des regards au-dessus du chevalet, puis sur celui-ci, avant d'esquisser un sourire, les yeux brillants. Satisfait. Oui, pour une fois il a réussi, même si ça a été simple.

Il se lève brusquement pour entrer dans le hall. Arrivé là il attend un peu puis il tend les bras et regarde sa toile. Ainsi éloigné du paysage de la cour, il peut observer son tableau d'un œil plus critique. Alors... Que voit-il ? C'est peut être bête comme question mais c'est celle à laquelle il répond intérieurement pendant cinq bonnes minutes.

Ceci fait, il se rassoit à sa place après avoir poussé un léger soupir d'aise. Ce tableau le rend gai, ce soleil doux et ces arbres fiers le rendent gai, même cette jeune fille calme et douce le rend gai. Il se sent d'une étrange bonne humeur, tellement bonne qu'il pourrait le crier sur tous les toits ! J'ai réussi, il fait beau, et la peinture m'a parlé !

Il se reprend vite et se concentre à nouveau sur son tableau. Il a tout de même quelques retouches à faire tant que le lin n'est pas sec. Il se met à l'ouvrage sans plus tarder et non sans réprimer un petit sourire qui vient hausser malgré lui les commissures de ses lèvres.

C'est à ce moment-là que la voix fluide de la jeune fille s'élève à nouveau.

- Dis-moi, à mon inscription à l'école, on m'a fait passé un test. Je ne sais pas qui était cette personne, si c'était un élève où quelqu'un du personnel, mais il m'a dit que suite à mes résultats, je ferai parti des Léto. C'est quoi un Léto au juste ?

Un petit silence de réflexion précède la réponse du blond, qui fait mine de rien et qui poursuit sa peinture. Sa voix reste inchangée - après tout il était sûr d'avoir à côté de lui une Léto.

- Hé bien... Cet établissement hiérarchise ses élèves en quatre groupes distincts: le groupe Zhelezo, contenant les profils violents et les fauteurs de troubles de l'établissement, le groupe Léto, concurrent direct des Zhelezo où l'on retrouve des personnes plutôt sociables avec un certain caractère, le groupe Zima, aux aspirations plus foues, et le groupe Oblitus, aux membres plutôt discrets et moins impliqués dans la politique du lycée. Enfin, il s'agit plutôt de la théorie. En pratique, les délimitations des clans ne sont pas très claires, et les alliances ou oppositions ne sont jamais fixes. Voilà, c'est tout ce que je peux te dire pour l'instant. Le mieux c'est que tu le découvres par toi-même...

Ézéchiel se tourne finalement vers son interlocutrice et lui adresse un rictus - ou un sourire selon la façon dont on l'interprète. Il rencontre alors son regard doux et intense, ses cheveux châtain clair, ses traits fins, son air subtilement candide. En voilà une bien jolie Léto... Elle devrait plaire à son clan, et son air sympathique devrait lui être favorable. Il va quand même falloir se méfier, car à tout moment elle peut manigancer quelque chose, dès lors qu'elle a appris l'existence des "familles" de cette Florence modèle miniature - et japonais.

Entre le moment où ma question prit fin, et celui où la réponse du jeune homme débuta, il eu un blanc, comme si le jeune homme hésitait à me répondre, comme si le sujet était tabou. Les yeux fermés, les oreilles aux aguets, je ne voyais pas ce qu'il faisait, comment il réagissait. Peut-être se grattait-il la tête en réfléchissant à une réponse qui pourrait me convenir. Puis la fameuse réponse vint.

"Hé bien... Cet établissement hiérarchise ses élèves en quatre groupes distincts : le groupe Zhelezo, contenant les profils violents et les fauteurs de troubles de l'établissement, le groupe Léto, concurrent direct des Zhelezo où l'on retrouve des personnes plutôt sociables avec un certain caractère, le groupe Zima, aux aspirations plus foues, et le groupe Oblitus, aux membres plutôt discrets et moins impliqués dans la politique du lycée. Enfin, il s'agit plutôt de la théorie. En pratique, les délimitations des clans ne sont pas très claires, et les alliances ou oppositions ne sont jamais fixes. Voilà, c'est tout ce que je peux te dire pour l'instant. Le mieux c'est que tu le découvres par toi-même..."

Le mieux était que je découvre tout ça par moi même ? Mais était-ce une bonne idée ? Depuis quand les école hiérarchise autant ses classes ? Je pensai que ce n'était que dans les dramas que la direction mettait tous les mauvais élèves dans la même classe, jamais je ne me serai doutée que dans une école réputée comme celle-ci, le personnel agissait ainsi. S'en était désolant.

"Bonjour la discrimination tout de même... Ce n'est pas ainsi qu'ils vont remotiver les mauvais élèves à étudier ou aimer l'école, voire leurs prochains..."

Les professeurs n'étudiaient-ils donc jamais la psychologie avant d'avoir leur diplôme ? Avaient-ils oublié tous leurs tracas et leurs problèmes qu'ils avaient eu lors de leur adolescence ? Je ne comprendrais jamais ces adultes qui nous prennent de haut, ce n'est pas étonnant que certains élèves deviennent autant haineux envers leurs professeurs, et même envers les élèves qui ont plus de chance qu'eux. Je me mis à espérer qu'il y aurait dans l'établissement un professeur comme on en trouvait dans GTO, Gokusen, Seito Shokun, et bien d'autres. Être férue de drama, ça fait parfois réfléchir. Il faut croire que les professeurs n'en avaient pas regardé assez eux. Cette histoire commençait à me faire bouillir. Brusquement, j'ouvris les yeux et me leva, puis m'asseya dans la position du lotus (en croisant les jambes quoi...), et posa mes mains sur l'herbe verdoyante. Levant la tête, et respirant profondément, j'essayais de garder mon calme. Ce qui n'était pas facile, car c'est le style de sujets qui m'avait toujours énervée.

"Au fait, je ne me suis pas présentée. Moi, c'est Kelalin."

Je tournais la tête vers lui, souriante. Je n'avais pas encore remarqué à quel point il était grand, comparé à moi, c'était pourtant quelque chose dont j'aurai pu me rendre compte dés le début. Quoique. Quand une personne est assise, ce n'est pas toujours facile de se rendre bien compte de la taille qu'elle fait. Il avait aussi un peau très claire. Ne craignait-il pas le Soleil avec sa peau de porcelaine ? Quand à ses yeux, ils étaient... Tout simplement magiques. Une magnifique couleur entre le bleu ciel et le vert océan, on se noierait facilement dedans...

HS: Désolée j'ai mis une semaine à revenir, j'ai enchaîné weekend chez mon père, sorties, JE, résultats du Bac, anniversaire surprise et sieste de 18 heures ! xD

- Bonjour la discrimination tout de même... Ce n'est pas ainsi qu'ils vont remotiver les mauvais élèves à étudier ou aimer l'école, voire leurs prochains...

Ézéchiel ne hausse même pas les épaules - un tel mouvement pourrait lui faire rater la retouche qu'il est en train d'effectuer.

- Ce n'est pas si mal si l'on voit ces élèves comme aspirant à l'élévation sociale ou à la compétition. La plupart des Zhelezo veut être en contradiction avec la règle, or la règle, c'est d'être chacun dans son clan. Un Zhelezo dans cette part du groupe voudra donc soit monter dans la hiérarchie pour donner lui-même des directives, ce qui le forcera donc à être meilleur en cours, soit détruire le système de clans, ce qui n'est pas plus mal si conformément à tes propos il empêche la réussite. Et puis, crois-moi, les Zhelezo se fichent bien de ce que l'on pense d'eux... Peut être sont-ils hélas des cas désespérés...

Le blond laisse échapper un léger soupir puis s'éloigne légèrement de son tableau pour vérifier que toutes ses rectifications sont correctement achevées. Ceci fait, il se tourne vers son interlocutrice, qui, l'air décontracté, s'est assise en tailleur comme si elle s'apprêtait à méditer. Son regard curieux se pose sur cette jeune fille à la conversation facile mais loin d'être superficielle. Comme un pétale qui se pose à terre dans un souffle léger, elle vient, avec son étonnante simplicité, pointer du doigt un problème pour le moins ardu à résoudre. Comme ça. Je dis ça, je dis rien, mais je dis juste. En seulement quelques minutes (ou heures ?) passées dans l'établissement. Son regard neuf, sa perspicacité, son sens de l'analyse tout en nuances... Cette teinte d'innocence dans le regard malgré l'apparemment pleine conscience du monde qui l'entoure...

- Au fait, je ne me suis pas présentée. Moi, c'est Kelalin.

Ézéchiel sursaute intérieurement quand la voix de la jeune fille s'élève et il sort de ses pensées. Il se sent brusquement honteux d'avoir manqué de courtoisie et de ne pas s'être présenté le premier. Pour balayer cette sensation désagréable, il se rassoit et se met face à son tableau, calme paysage d'été. Ça va mieux.

Il se retourne et pose alors sur Kelalin un regard doux et satisfait, comme il n'en fait que très rarement.

- Ravi de faire ta connaissance. Je me prénomme Ézéchiel.

"Ce n'est pas si mal si l'on voit ces élèves comme aspirant à l'élévation sociale ou à la compétition. La plupart des Zhelezo veut être en contradiction avec la règle, or la règle, c'est d'être chacun dans son clan. Un Zhelezo dans cette part du groupe voudra donc soit monter dans la hiérarchie pour donner lui-même des directives, ce qui le forcera donc à être meilleur en cours, soit détruire le système de clans, ce qui n'est pas plus mal si conformément à tes propos il empêche la réussite. Et puis, crois-moi, les Zhelezo se fichent bien de ce que l'on pense d'eux... Peut être sont-ils hélas des cas désespérés..."

Les propos du jeune homme me firent sursauter, mais pas seulement, ils m'énervaient. Il y avait bien sûr du vrai dans ce qu'il disait mais... Mais ça ne m'empêcher pas de trouver tout ça désolant. Mettre tout un monde similaire dans un même bateau, c'était, à mes yeux, tout sauf une bonne idée. Est-ce que cela avait déjà été prouvé qu'agir ainsi ne menait à rien ? Ou bien était-ce le contraire qui avait été prouvé ? Quand ? Comment ? Par qui ? Et les Zhelezo ? Se fichaient ils réellement de tout ça ? De ce qu'on pensait d'eux ? Ou bien c'est était-ce jusque ce qu'ils montraient ? Ou ce qu'on nous laissait croire ? D'ailleurs, comment cela se faisait-il que dans cette école nationalement -voire peut être plus- réputée, tout cela était inconnus aux personnes extérieures ? Quoique, non, finalement, c'était logique. Dans notre pays, la réputation des écoles est l'une des choses les plus importantes, pour ne pas nuire à celle-ci, ils sont capables de cacher bien des choses. Je ne trouvais du coup rien à répondre, ce qui me fit baisser la tête. Peut-être que croiser l'un de ses fameux Zhelezo me permettrait de comprendre certaines choses.

"Ravi de faire ta connaissance. Je me prénomme Ézéchiel."

Ezéchiel ? En voila un prénom non commun pour mes oreilles Japonaises. Par contre, la sonorité de son prénom était douce et chantante, très agréable à entendre et à prononcer du coup.

Je cherchais mon ombrelle du regard. Je ne savais plus où j'avais bien pus la poser. Puis je la vis. Elle était en fait simplement près de moi, alignée à mon corps.

Je levai les yeux vers la peinture du dénommé Ezechiel. Celle-ci semblait finie. Puis, j'eu une idée. Posant mon index droit sur le coin droit des mes lèvres, je posai mon regard sur le jeune homme, tout en souriant. Après tout, il faisait beau, alors pourquoi ne pas profiter de ce beau temps en la compagnie du garçon qui, malgré son air réservé, avait l'air bien sympathique.

"Tu as finis de peindre ? Tu veux qu'on aille manger une glace ou boire un verre pour se rafraîchir ?"

[Désolée à mon tour, j'ai mis deux semaines à te répondre : j'étais chez mes beaux-parents et je ne savais pas si j'aurai eu le temps de te répondre. Mais bon, du coup, ma réponse est plutôt courte : gros manque d'inspiration après deux semaines sans RP.]

HS: T'inquiète, là ces six derniers jours j'étais dans la même situation ou presque, 'fin j'ai pas eu Internet et j'ai du mal à reprendre les habitudes du RP' long XD

- Tu as finis de peindre ? Tu veux qu'on aille manger une glace ou boire un verre pour se rafraîchir ?

Ézéchiel paraît surpris. Premièrement, parce que cette question est en rupture totale avec le sujet de conversation précédent, comme si la jeune fille cherchait à le fuir. Voilà qui est intéressant... Elle l'a d'ailleurs fui d'elle-même en se présentant. Peut être a-t-elle elle-même compris qu'il s'agissait là d'un sujet délicat, presque tabou dans ce lycée ?

Quoiqu'il en soit, ce n'est pas ça qui a le plus surpris le blond: c'est le fait qu'elle lui ait proposé (d'une manière certes directe) de sortir se rafraîchir, et donc de passer un moment privilégié avec lui. Il n'a vraiment pas l'habitude de ce genre d'invitations, bien qu'elles soient très courantes chez les jeunes de son âge. Et puis, aussi vite ? Après une brève prise de connaissance ? Tout en rangeant ses pinceaux, Ézéchiel réfléchit. Il serait peut être impoli de décliner une invitation telle - et puis, pourquoi la décliner ? Sortir ainsi sera certainement plaisant.

Alors, avec un doux sourire qui dissimule son léger trouble, et avec sa voix posée habituelle, il répond.

- Hum... Hé bien, pourquoi pas ? Permets-moi juste de ranger mon tableau et mes affaires, et je te suis.

[Tu es tout excusé ^^ courage, on retrouvera bien notre inspiration è.é]

Comme à chaque question que le lui posai, Ezéchiel pris tout son temps pour me répondre. Peut être étais-je trop directe pour qu'il réagisse ainsi ? Ou bien était-ce son tempérament habituel ? Seule la suite me le dira. Dans tous les cas, la compagnie de ce jeune homme m'était agréable, certes, il n'était pas très bavard, mais au moins il n'esquivait aucune de mes questions ou tentatives de conversation. J'étais plutôt contente de cette première approche avec un camarade, cela me laissait penser que de belles années en tant qu'étudiante allaient se dérouler. Et ce, malgré l'histoire que le garçon venait de me raconter sur le lycée.

Petit à petit, je me mis à réfléchir à ce qui serait le mieux pour cette première sortie amicale, mais surtout, ce qui serait le mieux par une journée aussi chaude. Une glace ? A boules ou à l'Italienne ? Une boisson ? Un milk-shake ? Il y avait vraiment beaucoup de choix. Je verrai ça plus tard avec le blondinet, peut-être aura-t-il une préférence lui.

"Hum... Hé bien, pourquoi pas ? Permets-moi juste de ranger mon tableau et mes affaires, et je te suis."

Je vis apparaître un sourire discret sur le visage de mon interlocuteur, un sourire timide, mais très craquant. Dommage qu'il n'était pas plus souriant que ça, car ça lui donnait un sacré charme.

"Tu les ranges dans ta chambre ou bien y-a-t-il une salle où l'ont peut ranger ses accessoires de peinture ?"

Cela me fit penser que j'avais toujours mon sac qui traînait dans le hall... J'espèrais que personne ne m'aurait rien volée et qu'Ezéchiel aurait une idée de la chambre où je devrais vivre, ce que je doutais fortement, sauf s'il était délégué, et encore, tout dépendait de la communication qu'il pouvait y avoir à l'intérieur de l'établissement.

- Tu les ranges dans ta chambre ou bien y-a-t-il une salle où l'ont peut ranger ses accessoires de peinture ?

Ézéchiel referme la besace dans laquelle il a mis son carnet de croquis, ses pinceaux et sa peinture. Il a cependant gardé des pinceaux dans ses cheveux, et un crayon et un stylo sur la poche de sa chemise - qui n'est même pas tâchée. Car après tout, l'inspiration n'a pas d'horaires fixes.

- Il y a sûrement une salle prévue à cet effet, mais je préfère entreposer mon matériel dans une salle où personne d'autre que moi peut entrer.

Le blond parle bien évidemment de sa chambre: c'est à se demander si elle n'est pas en train de se transformer en atelier. Après tout, Ézéchiel dort peu, et tous les tableaux qu'il a peint dans ce lycée depuis son arrivée s'y trouvent. Néanmoins, ses appartements sont tout à fait rangés, et tout y est organisé. On est donc loin de l'image de l'artiste bordélique et maladroit - bien qu'il mette le bazar quand il se met au travail, mais bon il range après.

Une fois avoir mis son tableau dans une housse avec une extrême précaution, Ézéchiel se tourne vers Kelalin, l'air un peu mal à l'aise.

- Je reviens tout de suite.

Il aurait bien aimé ne pas manquer de courtoisie, mais de toute façon déposer ses affaires ne prendra que quelques secondes ou minutes. En chemin, il laisse aller ses pensées: cette demoiselle est très franche, sûrement sincère, et extravertie. Doit-il lui aussi s'ouvrir à elle, et si oui doit-il le faire complètement ou laisser certaines barrières ? Et s'il était déjà en train de se mettre à nu sans le savoir ?

À peine a-t-il eu le temps de répondre à ses propres questions que le revoilà déjà auprès de la concernée, avec une petite sacoche à la place de sa grande besace.

- Me revoilà, j'espère que je ne t'ai pas trop fait attendre.

"Il y a sûrement une salle prévue à cet effet, mais je préfère entreposer mon matériel dans une salle où personne d'autre que moi peut entrer."

Tout en écoutant le jeune blond me répondre, je le regardais avec le sourire ranger ses affaires. Une salle où seul lui pouvait entrer ? A part sa chambre, je ne voyais pas trop où ça pouvait être. Je me surpris d'espérer qu'il me montre où elle était, sa chambre d'étudiant, sa piaule, comme disent beaucoup de jeunes. Je ne connaissais absolument pas les lieux, et, peut être que les chambres étaient toutes dans un dortoir commun, peut importait le groupe où l'on était ? Tiens, d'ailleurs, ces chambres sont donc des chambres personnelles ? J'aurai plutôt penser que ce seraient des chambres pour deux personnes, avec un bureau pour deux, un ordinateur dessus, et une petite armoire -qui ferait à peine ma taille en hauteur- pour chacun d'entre nous. Je me trompais du coup sur toute la ligne. Je me demande à quoi ressemble celle où je dormirai.

"Je reviens tout de suite."

Finalement, la visite n'aurait pas lieu de suite, je lui fis un signe de la tête pour lui dire "d'accord", tout en imaginant que c'était un prétexte pour m'éviter, sans avoir à me refuser mon invitation. Je resterai une dizaine de minutes à l'attendre, et, si je ne le vois pas revenir et bien... Je me rendrai au hall d'entrée récupérer ma valise et irait à la salle des professeurs afin de rencontrer un employé de l'établissement, qu'il puisse me dire où je dois aller par la suite.

Puis, en même pas 5 minutes, je le vis revenir. De loin, il était facile de le reconnaître, il avait un physique tellement peu commun ! Heureuse, je le rejoins, presque en sautillant -et presque en me vautrant aussi.

"Me revoilà, j'espère que je ne t'ai pas trop fait attendre."

Avait-il lu dans mes pensées ? En tout cas, j'étais bien contente de le revoir, mais surtout, de voir qu'il ne m'avait pas posé de lapin. C'était donc une personne plutôt honnête, et donc de confiance, voila qui faisait plaisir.

"Où veux-tu aller ?"

HS: Désoléééééééée pour cette si longue absence je suis partie en vacances sans même avoir eu le temps de prévenir le fo ! ;w;

- Où veux-tu aller ?

Ézéchiel regarde derrière Kelalin, l'air un peu absent. Il réfléchit. Où pourrait-il emmener la jeune fille ? Il n'a pas vraiment l'habitude de sortir de l'établissement, sauf pour peindre en extérieur, étudier ou pour acheter ce dont il a besoin. Pour lui, la pratique des jeunes lui est presque inconnue, et sortir dans le seul but de se désaltérer et de discuter est un acte presque inédit. Si bien qu'il ne sait pas trop quels sont les endroits où cette pratique se veut la plus agréable.

Jusqu'au moment où il se rappelle d'un beau jardin qu'il aime peindre de temps en temps. Toutes ses variétés de végétaux, toutes ces couleurs, tous ces parfums aussi... Il lui semble avoir vu un salon de thé juste à côté, dont la terrasse donne sur cette fameuse source d'inspiration.

Son visage s'illumine légèrement quand il reprend la parole.

- Je crois avoir une idée. Il y a, si je me souviens bien, un salon de thé non loin d'ici qui donne sur un très bel espace vert. Si cela te convient, nous pourrions nous y rendre...

Il dit cela d'un ton assuré sans l'être - il n'aime pas trop prendre des décisions, en dehors de celles qui concernent le clan Oblitus.

[Bon retour parmi nous ^^]

Le jeune homme mit du temps à me répondre, sûrement réfléchissait-il. Suite à sa façon, je me demandais si il sortait beaucoup de l'établissement, quels étaient les lieux où il aimait aller, et avec qui. Qui étaient ses amis, ses camarades. A-t-il une petite amie ? Vit-elle dans le coin où bien a-t-il dut la laisser pour poursuivre ses études ? Et sa famille ? Etant donné qu'il n'était pas Japonais, mais qu'il parlait très bien la langue, avait-il était adopté, ou bien son histoire était bien plus compliqué que ça ? Beaucoup de questions se mêlaient à mes pensées, mais toutes ces questions étaient plutôt personnelles, ce n'était pas le genre de choses qu'on demandait le jour même de notre rencontre.

"Je crois avoir une idée. Il y a, si je me souviens bien, un salon de thé non loin d'ici qui donne sur un très bel espace vert. Si cela te convient, nous pourrions nous y rendre..."

Un salon de thé qui s'ouvrait sur un jardin ? Voila un endroit qui semblait plaisant ! Espérons que la variété de leurs thés et gâteaux serait grosses, car j'aimais avoir le choix, prendre le temps de choisir le truc qui me ferait baver avant de le savourer.

"Avec plaisir !"

Ne connaissant pas du tout la ville, je n'avais plus qu'à suivre Ezéchiel. Avec la chaleur actuelle, bien que quelques nuages blancs passaient par ci par là, marcher de longues heures serait risqué, sauf si nous voulions tomber de déshydratation. Mais bon. Le lieu, bien que la description qu'il m'avait donnée fut courte, me laissait rêveuse. J'imaginais une jolie terrasse avec des tables et des chaises en fer forgé peints en blanc, une pelouse bien verte et bien tondue, des arbres coupés de façon à faire des formes de torsades, et pourquoi pas, de une grosse et jolie fontaine en plein milieu.

- Avec plaisir !

Ezéchiel offre l'ébauche d'un sourire à sa camarade - ébauche à peine visible, trait léger de carbone sur un portrait sans vie.

- Hé bien, je ne vois plus qu'une chose à faire alors !

D'un air un peu plus enjoué - presque décontracté, le blond ouvre la marche vers le salon de thé en question. Il marche d'un pas vif, mais pas excessivement rapide. Il jette de temps à autre quelques regards derrière lui pour s'assurer que Kelalin est toujours derrière lui et qu'elle ne peine pas à le suivre. Quelle étrange sensation que celle de se savoir suivi, d'accepter d'être suivi, d'être un guide en réalité... Le jeune homme médite sur ce sentiment nouveau, tandis que ses pas le conduisent vers la sortie du lycée.

HS: GRAHHDEIHIUZVBOV LA FAC ÇA TE DONNE LA FLEMME D'ALLUMER TON ORDI NAN MAIS C'EST QUOI CE TRAVAIL ?! Oh, et désolée c'est très court ;W;
Bref bref. Est-ce qu'on continue sur ce topic ou est-ce qu'on en fait un autre dans les extérieurs du bahut ? Étant donné qu'ils changent d'endroit, je me suis posée la question...

[Toi, c'est la fac, moi, c'est la gastro, chacun son truc xDD mais sois rassurée, je suis la première à penser que les études soient plus importantes que le RP, donc don't worry et bon courage !
Je pense qu'on peut changer de topic en effet, je te laisse l'honneur de le créer, étant donné que c'est ton personnage qui connait le lieu, ça te laissera le plaisir de me donner une idée du lieu ;)]

"Hé bien, je ne vois plus qu'une chose à faire alors !"

Je hochais la tête en guise de réponse. Puis Ezechiel emboîta le pas, je le suivais, d'humeur joyeuse. J'en profitais pour admirer le paysage qui nous entourait. Le coin faisait très campus de riches quand on observait bien ce qui nous entourait. Un gros bâtiment pour les cours. Avec une grande cour et un grand jardin, et un portail qui séparait l'université du reste de la ville. Qui, elle même, était bien aérée. Quelques constructions par ci par là, mais surtout, des coins verts, plein de coins verts, afin de se libérer de tout le stress que pouvait nous provoquer les cours, les professeurs, ou, simplement, les autres élèves et ces histoires de clans.

En levant la tête, je pouvais remarquer que le ciel commençait à changer un peu. Il était toujours aussi bleu, mais quelques nuages cotonneux passaient devant le Soleil de temps à autres, quelques courants d'air passaient par moment, c'était agréable. Et apparemment, cela plaisait aussi aux oiseaux qui volaient dans le ciel, et à ceux qui picorer sur leur arbre ou sur le sol aussi.